Impossible de résumer en quelques mots l’ensemble des mécanismes du cerveau qui régissent tout notre être. Certains impulsent le mouvement ainsi que nos décisions tandis que d’autres régulent les fonctions de notre organisme ou encore notre mémoire. Véritable chef d’orchestre programmé pour traiter les informations, le cerveau n’est en revanche pas sans faille. Lorsqu’une personne a vécu un traumatisme, il arrive parfois que le processus permettant de digérer cette information et d’apaiser les émotions liées à ce souvenir ne se déroule pas comme prévu. Voici l’avis de plusieurs éminents spécialistes sur le sujet.
Le sommeil, indispensable pour digérer une information
Dans une publication de l’ICV (Intégration du Cycle de la Vie) parue en 2019, les auteurs expliquent que pour digérer un souvenir, le cerveau a besoin de le situer parfaitement dans l’espace et dans le temps. Ce travail essentiel se déroule bien souvent au cours de la nuit, dans les phases de sommeil paradoxal. À ce propos, de nombreux chercheurs en neurosciences attribuent aux rêves la possibilité de réguler nos émotions.
Cette manière d’intégrer chronologiquement nos souvenirs permet de se focaliser sur l’avenir et de laisser l’événement dans le passé. Or, en cas de traumatisme, le cerveau ne réalise pas toujours cette étape essentielle. Par conséquent, le danger semble toujours omniprésent. La personne revit sans cesse le traumatisme avec le même degré d’intensité émotionnelle que lorsque l’événement s’est produit.
À quoi ressemble une personne en état d’hypervigilance ?
Cet hypervigilance constante explique l’apparition de plusieurs symptômes de stress post-traumatique. Parmi la multitude de manifestations que peut prendre le stress post-traumatique, on peut citer par exemple :
- Les insomnies
- Les crises d’angoisse
- La perte de joie de vivre
- Le manque d’enthousiasme
- Des difficultés à se concentrer,
- Irritabilité
- etc.
Sans l’intervention d’un spécialiste, cet état de stress post-traumatique ne permet pas de passer concrètement à autre chose et de vivre une vie tournée vers le futur.
L’étude de Francine Shapiro appuie cette théorie
La psychologue américaine, Francine Shapiro, évoque également dans ses travaux la capacité du cerveau à digérer une information spécifique de manière spontanée. Toutefois, lorsque l’événement est trop chargé sur le plan émotionnel, il arrive que ce mécanisme ne se mette pas en place tout seul. Résultat ? Le patient est « coincé » et ces perceptions cognitives ne peuvent pas passer du système nerveux à la mémoire.
Pour rappel, c’est Francine Shapiro qui a fondé la méthode du Eye Movement. Desensitization and Reprocessing (EMDR) que nous prodigue dans notre cabinet de thérapie à Nice. La thérapie EMDR est la méthode conseillée par l’OMS pour débloquer ce processus et permettre au patient d’aller de l’avant.
Parlons un peu des travaux de Van Der Kolk
Les travaux du psychiatre américain, Bessel van der Kolk, ont mis en évidence la démarche d’intégration des souvenirs qui se fait au cours du sommeil. Toutefois, une expérience douloureuse ou traumatisante ne permet pas systématiquement cette absorption. L’épisode traumatisant est encore très présent et engendre beaucoup de stress. Le traumatisme n’est donc pas terminé pour la victime.
Cerveau, esprit et corps sont intimement liés. C’est ce qu’avance le psychiatre dans son ouvrage « Le corps n’oublie rien – Le cerveau, l’esprit, le corps dans la guérison du traumatisme », vendu en plusieurs millions d’exemplaires. Les traumatismes seraient en quelque sorte comme une marque indélébile qu’il est impossible d’effacer.
Comment soigner un traumatisme émotionnel ?
Le rôle du thérapeute (psychologue, psychiatre, thérapeute EMDR ou autre) est d’aider à replacer l’événement dans une ligne du temps. Ce procédé permet au patient de se rendre compte qu’il n’est pas en train de vivre son traumatisme à l’instant T. Le but est de faire comprendre au cerveau que le traumatisme remonte à plusieurs semaines, mois, années, voire décennies.
D’ailleurs, cet éminent spécialiste a recours à la méthode EMDR pour accompagner ses patients. Dans une interview que l’on peut retrouver sur le site de madame Figaro, il a d’ailleurs expliqué que « L’EMDR établit de nouveaux circuits dans le cerveau qui permettent de prendre conscience que nous avons été victimes, et de placer l’événement dans le temps. ».
En conclusion
Dans ce contexte où l’espace et le temps sont totalement floutés, nous pouvons dire que le rôle de la psychologie EMDR est primordial. Les exercices de mouvements oculaires couplés avec l’accompagnement du thérapeute permettent au patient de replacer la distance spatiale et temporelle nécessaires au bon fonctionnement du processus de guérison. Plusieurs séances sont indispensables pour mener à bien ce travail de retraitement de l’information afin de retrouver un quotidien serein, paisible et propice aux projets d’avenir.
L’EMDR est une thérapie brève reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui répond aux besoins de nombreux profils très variés et à tout âge. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions !
