Les premières années de vie sont déterminantes pour les enfants. Que ce soit pour le développement du sentiment de sécurité et de la confiance en soi, chaque étape de la construction personnelle est intimement liée à la relation spéciale qu’entretient un enfant avec ses parents biologiques. Mais dans le cadre d’une adoption, cet attachement pourtant nécessaire peut être brisé, ce qui entraine des traumatismes précoces. Même à seulement quelques semaines de vie !
La jeune enfance, une étape cruciale de la construction
La mémoire de l’enfance commence très jeune. In utero déjà, le fœtus ressent les premières émotions qui sont étroitement corrélées à celles ressenties en écho par la mère. D’ailleurs, dans sa publication L’EMDR et les histoires narratives en adoption, Annie Delplancq insiste sur le fait que le « lien entre le bébé et sa mère se met en place déjà avant la naissance ». Après la naissance, les premières interactions permettent de répondre au besoin de survie du nourrisson mais également de construire sa confiance en lui, sa confiance envers ceux qui l’entourent et plus globalement sa confiance dans le monde. Le sentiment de sécurité est primordial pour instaurer cette confiance : le couvrir d’attentions, répondre à ces besoins rapidement ou encore l’accompagner avec bienveillance dans les étapes importantes de son développement sont autant de preuves que l’enfant peut grandir sereinement et pourra se reposer sur les siens si nécessaire. Mais, la réalité peut être toute autre pour de nombreuses familles. Et compte tenu du cadre instable qui entoure l’enfance des jeunes gens adoptés, il est primordial de prendre en compte les traumas et expériences négatives vécus et qui entraîneront inéluctablement des répercussions sur la construction personnelle tout au long de la vie.
Les expériences négatives précoces des enfants adoptés
Les traumatises vécus par les très jeunes enfants adoptés sont d’origine multiple.
- Séparation bouleversante avec la mère à la naissance
- Violences et maltraitance : par les parents, les parents adoptifs, les tuteurs…
- Abandon ou distanciation des personnes proches
- Nombreux changements de lieu de vie, voire difficultés à se sentir accepté dans un nouvel environnement
- Troubles de l’attachement
- Difficulté à connaître sa propre identité
- Sans sous-estimer la mémoire in utero si la mère de l’enfant a subi des violences au cours de la grossesse.
Ces antécédents post-adoption peuvent avoir de réels impacts sur la vie quotidienne des enfants adoptés. En effet, les traumatismes non soignés (ou non détectés) peuvent se transformer à l’âge adulte en véritable psychopathologies ou en états dépressifs chroniques.
Le rôle de la narration
Pour les jeunes enfants, la stratégie de la méthode EMDR évolue par rapport à celle utilisée pour les adultes ou les personnes âgées. Ici, c’est la narration qui va jouer un rôle prédominant dans le protocole. Pour plus de compréhension mais aussi pour que l’image positive s’imprègne plus durablement, ce sont les histoires racontées et leur structuration qui permettra d’atténuer progressivement les effets négatifs d’une naissance ou d’un début de vie dans la douleur et la souffrance. Au moyen d’exercices de désensibilisation et retraitement des émotions par mouvements oculaires, le praticien EMDR accompagne ces enfants et adolescents dans la reprogrammation des sentiments négatifs trop vifs ancrées par le cerveau. Réaliser un traitement pour soigner les traumatismes durant l’enfance permet de profiter de la croissance et de la flexibilité du cerveau. C’est donc l’occasion de miser sur ce potentiel pour mieux bénéficier des atouts de l’EMDR.
Parents adoptifs, si vous avez l’intuition que votre enfant ou qu’un proche ait traversé des situations traumatiques dans sa jeune vie, entourez-vous de professionnels à votre écoute. Notre cabinet de thérapie EMDR à Nice est à vos côtés pour accompagner les enfants et les adolescents.
